Une journée dans la vie des filles et des femmes maya-mam
Comme tous les enfants du monde, ces filles veulent poursuivre leurs études.
À quoi ça ressemble la vie de ces filles autochtones dans les zones rurales du Guatemala? Pour le savoir, nous avons passé du temps à discuter avec quatre jeunes adolescentes de Comitancillo de leur vie quotidienne et de leurs espoirs pour l’avenir. Ces meilleures amies nous ont parlé de leur famille – dont certaines comptent jusqu’à huit frères et sœurs – et de leur routine quotidienne.
Comme cela est le cas pour beaucoup d’enfants dans le monde, une journée typique commence à 6h ou 6h30 pour se préparer, prendre le petit déjeuner et marcher 30 minutes à pied pour se rendre à l’école accompagnées des frères et sœurs. Comme beaucoup d’écoles au Canada, l’école commence à 8h, mais elle se termine beaucoup plus tôt – à 13h – avec une pause de 20 minutes au milieu de la matinée. Ensuite, les filles rentrent chez elles pour effectuer des tâches ménagères, telles que d’aller chercher de l’eau et souvent du bois de chauffage pour leur famille. Elles essaient de faire leurs devoirs avant le souper. Et, si elles ont le temps, beaucoup aiment jouer au basketball.
Nous avons voulu aussi savoir ce qu’elles attendent de l’avenir. Lorsqu’on leur a demandé, les filles étaient initialement timides. Mais lorsque leur enseignante leur a expliqué la question dans le mam natal, deux des filles ont dit qu’elles voulaient devenir enseignantes et l’une une avocate. Elles veulent toutes poursuivre leurs études au niveau secondaire l’année prochaine.
L’école secondaire de premier cycle est assez éloignée de Comitancillo. Mais ces filles ont la chance d’en avoir une dans leur propre communauté car les zones rurales manquent souvent de l’infrastructure scolaire qui permettrait aux enfants de terminer leurs études près de chez eux. En fait, des recherches ont révélé que seulement 66 % des enfants des zones rurales du Guatemala qui ont terminé l’école primaire poursuivront leurs études au premier cycle du secondaire. En comparaison, 86 % des enfants vivant en milieu urbain en sont atteints. Dans l’ensemble, seulement 29 % des jeunes de 15 à 24 ans du Guatemala rural ont terminé le premier cycle du secondaire, contre 57 % des jeunes des zones urbaines.
Et, ce qui empire la situation, même lorsque les enfants des zones rurales vont à l’école, ils sont beaucoup moins susceptibles d’apprendre. Les évaluations révèlent que la compétence en lecture et le rendement en mathématiques et en sciences sont tous inférieurs chez les élèves des régions rurales.
Tout cela signifie qu’il faut faire quelque chose pour s’assurer que les filles comme celles que nous avons rencontrées aient une chance d’obtenir une éducation de qualité. Elles devraient pouvoir devenir enseignantes et avocates – ou tout ce qui les intéresse. Et bien sûr, nous savons que l’apprentissage en tant que tel est un objectif valable, car les femmes instruites sont en meilleure santé et ont plus d’influence sur leurs propres choix de vie.
Notre laboratoire mobile d’apprentissage (LAM) a pour but de combler une partie de cette disparité dans les possibilités d’apprentissage en donnant aux enseignants et aux élèves un meilleur accès à des ressources pédagogiques de qualité. Vous pouvez tout lire à ce sujet dans notre blogue précédent et nous vous invitons à consulter les prochains blogues sur les écoles que nous visiterons au Guatemala et au Nicaragua.
C’était un plaisir de rencontrer et d’apprendre à connaître un peu ces filles merveilleuses!
Une journée typique d’une femme maya-mam
Pour les femmes maya-mam, une journée typique est extrêmement chargée : elles s’occupent de la famille et doivent gérer les tâches ménagères. Voici un bref aperçu de ce que nous avons appris en visitant les femmes de Comitancillo.
- Se lever à 5 heures pour allumer le feu et moudre de la farine pour les tortillas pour le petit déjeuner.
- Chercher de l’eau au puits de la communauté, préparer le petit déjeuner, s’occuper des enfants et du mari pendant qu’ils se préparent pour l’école et le travail.
- Faire le ménage après le repas.
- Nourrir le bétail.
- Chercher du bois de chauffage.
- Mener le bétail au pâturage et les chercher à la fin de la journée.
- Réparer les vêtements.
- Marcher jusqu’à la rivière en ville pour laver les vêtements, plusieurs fois par semaine.
- S’occuper des enfants à leur retour de l’école.
- Nourrir à nouveau le bétail.
- Chercher de l’eau.
- Préparer le maïs et les haricots pour le repas du soir.
- Allumer le feu, faire cuire le repas et le servir.
- Laver la vaisselle.
- Surveiller les enfants et les coucher.
- Terminer toutes les autres tâches. Se coucher vers 21h.
Bien sûr, ces femmes font tout cela et ont souvent deux ou trois petits enfants encore à la maison avec elles!
Nous étions si heureux de rencontrer tant de jeunes et d’entendre leurs histoires. Grâce à la générosité de sympathisants comme vous, notre projet dans cette région apporte de meilleurs matériels d’apprentissage aux jeunes afin qu’ils aient une meilleure chance d’obtenir une éducation de qualité.
Je vous remercie.
Wanda Bedard
Présidente et fondatrice, 60 millions de filles