Du Guatemala au Nicaragua : Bosawás avec sixti milian tuktan mairin
60 millions de filles dans la langue indigène Miskito!
L’étape suivante de notre voyage nous a amenés dans la Réserve de biosphère de Bosawás au Nicaragua. Cette visite scolaire était différente car ces communautés n’ont pas encore de laboratoire mobile d’apprentissage (LAM). En fait, la plupart des gens dans cette région n’ont pas accès à la technologie ni aux téléphones cellulaires. Nous avons voulu présenter le LAM aux enfants et aux enseignants afin de voir leurs réactions. Notre objectif était de mesurer leur intérêt pour l’utilisation et la mise en place d’un LAM dans les écoles locales. C’est la première étape dans le processus de justifier le financement d’un projet.
Cependant, il était difficile de se rendre dans un endroit aussi éloigné. Le Bosawás est situé à l’intérieur du pays, avec peu (voire pas du tout) d’accès routier. En fait, lors de la vérification de notre destination finale en ligne, Google Maps m’a informée que ma recherche « ne fait pas partie de la zone que nous couvrons actuellement pour les itinéraires en voiture. » En effet!
Sept heures de pirogue dans la Biosphère de Bosawás
Après avoir atterri à Managua, la capitale du Nicaragua, nous avons traversé des paysages pittoresques jusqu’à Wiwili, une ville du nord du pays.
Le reste du voyage s’est fait en pirogue. Le niveau de l’eau dans une grande partie du Rio Coco – qui chevauche le Honduras au nord et le Nicaragua au sud – était plus bas que d’habitude. Pour arriver à la biosphère de Bosawás, il fallait atteindre un point assez haut sur le Rio Coco pour permettre le passage de nos bateaux. Cela signifiait trois heures de route depuis Wiwili pour trouver un point de départ approprié. Notre récompense a été une belle promenade en bateau à travers une forêt tropicale.
Lorsque nous sommes entrés dans le territoire de la biosphère, le niveau de l’eau a considérablement augmenté. Les guides autochtones locaux ont souligné le fait qu’il n’y a pas de coupe à blanc sur leur territoire. Cela aide à promouvoir les pluies si nécessaires à leur survie.
Malgré ces efforts, il était évident que les précipitations annuelles ne sont plus ce qu’elles étaient autrefois. Pendant notre séjour ici, il faisait beau, sans aucun signe de la pluie torrentielle tropicale tant attendue et nécessaire. Cela nous a permis de nous déplacer plus facilement et a probablement rendu la situation des insectes plus facile à gérer. Mais, pour une communauté qui dépend de la pluie pour produire de la nourriture, l’imprévisibilité n’était pas une bonne chose.
Montrer aux enseignants et aux élèves le laboratoire d’apprentissage mobile
Notre premier arrêt de nuit le long du Rio Coco a été dans le petit village de Siminka. Cette communauté, qui ne compte que 800 habitants, n’a pas d’électricité autre que quelques systèmes de charge solaire individuels et n’a pas d’eau courante. Les femmes vont chercher de l’eau au moins deux fois par jour dans les ruisseaux de montagne ou lavent leurs vêtements dans la rivière. Cependant, tout le long du Rio Coco, l’eau est utilisée pour le pâturage du bétail et n’est donc pas particulièrement propre.
Comme au Guatemala, Roméo et Juan de Mundo Posible nous ont accompagnés lors des visites scolaires pour présenter le RACHEL aux enseignants locaux et aux membres des communautés.
Le RACHEL est le cœur du LAM. Il s’agit d’un petit serveur, ou « hotspot », pour connecter le contenu éducatif aux téléphones intelligents, aux tablettes ou aux ordinateurs portables afin que les enfants et les éducateurs puissent accéder à du matériel pédagogique à jour et amusant. Comme tout le contenu est préchargé, il est disponible hors ligne et peut être rechargé avec des panneaux solaires.
Roméo et Juan ont d’abord montré le RACHEL à un groupe d’environ 30 enseignants de Siminka et d’autres communautés voisines. Les communautés du Bosawás sont extrêmement isolées, sans réception cellulaire. Très peu de gens ici ont déjà utilisé un téléphone cellulaire ou un téléphone intelligent, alors la formation a commencé avec les notions de base.
Ils ont commencé par une présentation de 20 minutes aux enseignants. Une description du RACHEL comme bibliothèque digitale a aidé les enseignants à visualiser ce qu’est le serveur. Viennent ensuite 90 minutes de formation pratique pour qu’ils puissent découvrir par eux-mêmes la grande quantité de contenu disponible.
Juan essaie toujours de montrer les modules ou de présenter le contenu autour d’un thème qui intéresse son public afin qu’il puisse relier l’utilité du RACHEL à des informations pratiques qu’il puisse comprendre rapidement. Inutile de dire que les enseignants ont été étonnés de la richesse de contenu et de la facilité d’utilisation des tablettes.
Juan et Roméo ont utilisé la même structure pour présenter le contenu du RACHEL aux élèves du primaire et du secondaire le lendemain matin. Comme pour tous les enfants, même ceux qui n’ont aucune expérience préalable de la technologie, ces élèves ont pu facilement se connecter et naviguer dans le contenu du RACHEL. Ils étaient très réticents à nous donner une tablette pour les aider s’ils étaient bloqués sur quelque chose. Ils remettaient la tablette tout en continuant à s’y accrocher!
Il y a des défis à relever pour apporter la technologie à ces communautés isolées
Ces démonstrations permettront à Mundo Posible de mieux comprendre les enjeux de l’installation du RACHEL dans le Bosawás. Certains des problèmes évidents sont le manque d’électricité et le fait que les enseignants n’ont que peu ou pas de formation et n’ont pas d’expérience dans ce domaine.
Cela nous a été très précieux de voir l’approche de Mundo Posible et d’avoir cette semaine pour discuter des défis et des opportunités avec Juan et Roméo, et avec Lorraine Swift de Change for Children. Dans l’ensemble, ces essais nous ont permis de mieux comprendre comment améliorer le LAM pour que les enfants des communautés les plus éloignées, comme Siminka, puissent recevoir une éducation de qualité.
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Wanda Bedard
Présidente et fondatrice, 60 millions de filles