Sommes-nous encore 60 millions de filles?
L’époque actuelle semble ne nous apporter que des mauvaises nouvelles, des récits d’évènements négatifs et choquants partout à travers le monde. On dirait qu’il n’y a rien d’autre à nous raconter.
2015 sera la dernière année pour réaliser les Objectifs de développement du millénaire (ODM) établis en l’an 2000. Dans ce programme, la communauté mondiale s’était engagée à rencontrer huit objectifs, parmi lesquels on notait l’éradication de la pauvreté extrême, l’universalité d’une éducation de niveau primaire pour tous, la diminution de la mortalité infantile et l’amélioration de la santé maternelle.
Au moment où, en 2006, la Fondation 60 millions de filles a été mise sur pied, le nom de l’organisme est venu d’une statistique il y avait cette année-là plus de 110 millions d’enfant d’âge scolaire au primaire qui, à chaque année, n’allaient pas à l’école. Parmi ces jeunes, les deux-tiers, soit 60 millions, étaient des filles.
Où en sommes-nous aujourd’hui?
Bonne nouvelle: depuis cette année 2006, le nombre d’enfants de niveau primaire qui ne vont pas à l’école est passé de 110 à 58 millions. Le nombre de filles, pour sa part, est passé de 60 à 32 millions.
Nouvelle encore meilleure: la poussée vers la scolarisation des filles a aidé indirectement à atteindre d’autres objectifs parmi les ODM tels que la réduction de la pauvreté et la diminution de la mortalité maternelle et infantile.
L’éducation des filles est l’une des forces sociales les plus positives pour créer un changement dans une communauté. Les statistiques et la recherche le démontrent, et nous pouvons le constater dans nos projets.
Toutefois, cette fréquentation de l’école primaire n’est pas suffisante: les enfants doivent aussi apprendre et, pour cela, une éducation de qualité est nécessaire. Les parents font en effet d’énormes sacrifices pour que leurs enfants aillent à l’école, gage pour eux d’une vie meilleure. C’est pour s’assurer qu’une telle éducation de qualité soit donnée aux élèves que notre équipe de R&D est continuellement à l’affut de pratiques innovatrices en matière d’éducation à travers le monde. À titre d’exemple, notre projet d’auto-apprentissage assisté par ordinateur en Sierra Leone a été un premier test pratique pour évaluer l’impact potentiel d’innovations technologiques en éducation. Et ce n’est qu’un premier pas…
Avec votre aide, au cours des huit dernières années, nous avons investi 1,9 million de dollars dans 17 projets répartis dans 13 pays, incluant les deux de cette année: 100,000$ à CARE Canada pour un projet en Afghanistan et la seconde moitié de notre investissement de deux ans de 300,000$ à Enfants Entraide pour une école secondaire pour filles au Kenya. Depuis nos débuts, nous avons maintenu nos frais d’administration à moins de 1%.
Ensemble, il faut continuer à travailler pour découvrir les approches les plus efficaces et les plus innovatrices qui vont aider à diminuer le nombre d’enfants n’allant pas à l’école dans le monde et à accroitre l’apprentissage, ce qui est l’objectif ultime de l’éducation.
La saison des Fêtes est maintenant arrivée. Au moment où vous êtes à la recherche du cadeau parfait pour cette personne spéciale dans votre vie, pensez à ce merveilleux cadeau consistant à appuyer l’éducation d’une fille. Pensez à l’impact de votre geste sur son avenir. Il suffit d’unclic… pour faire un don et nous demander d’envoyer une carte en votre nom, avec un message de votre choix.
N’oublions pas que nous faisons partie d’un réseau global de personnes voulant changer le monde dans un sens positif – une très bonne nouvelle !
Wanda Bedard
Présidente, Fondation 60 millions de filles
Par Lesley StewartNotre 9e conférence annuelle a été sans contredit un immense succès! Environ 200 invités sont venus entendre nos deux conférencières principales, Bev Carrick de CAUSE Canada et Sheena Bell de l’Institut de la statistique de l’Unesco (ISU).
Bev nous a parlé des efforts de son organisation pour améliorer l’accès à l’éducation en Sierra Leone et le besoin d’instituteurs bien formés pour donner une éducation de qualité. Elle a aussi parlé de l’épidémie d’Ebola qui a entrainé la fermeture de toutes les écoles du pays. Néanmoins, notre projet pilote a quand même permis aux élèves de poursuivre leur éducation avec les logiciels fournis par 60 millions de filles.
Pour sa part, l’ISU a pour mission de collecter les données statistiques les plus fiables possibles relatives à l’éducation, aux sciences et à la technologie dans chacun des pays du monde. Sheena a expliqué l’importance de ces données pour permettre aux organisations, tant gouvernementales que non gouvernementales, de développer des programmes d’éducation appropriés. Bev et Sheena ont aussi discuté de l’importance d’utiliser tant ces données que les nouvelles technologies d’enseignement pour améliorer l’alphabétisation, facilitant ainsi un accès à l’éducation pour les enfants les plus vulnérables.
L’encan silencieux, pour sa part, a récolté 10,925 $, ce qui va nous aider dans le financement de nos projets de cette année. Enfin, pour clôturer la soirée, Wanda a présenté un chèque de 280,000$ à notre partenaire au Kenya, Enfants Entraide, et un autre de 80,000$ à notre partenaire en Afghanistan, CARE Canada.
Merci à nos nombreux amis et sympathisants qui ont fait de cette soirée un tel succès !
Par Paula GallagherLe dimanche 9 novembre dernier, le chapitre de Vancouver de la Fondation 60 millions de filles a été l’hôte de 75 invités à Hycroft, la très belle résidence historique du University Women’s Club de Vancouver. À cette occasion, la célèbre journaliste, écrivain et humanitaire Stephanie Nolen était la conférencière invitée.
Ce fut certainement un après-midi inspirant ! Madame Nolen nous a parlé de son expérience avec l’école Prerna, dans la province du Bihar en Inde. Cette école accueille 125 filles Dalit qui, sans elle, n’auraient jamais eu accès à l’éducation et aux opportunités qui s’y rattachent. La conférencière a souligné une vérité toute simple, à savoir que l’école est la place où ces filles doivent être.
La réalité brute est que, si elles n’allaient pas à l’école, ces filles iraient probablement travailler, ou elles se marieraient, cela ne leur laissant pas beaucoup de choix pour leur avenir. Si elles n’étaient pas à l’école, elles ne connaitraient pas le plaisir d’apprendre, la joie de réaliser des petits succès au jour le jour ou la possibilité de découvrir des domaines improbables (tout au moins pour une fille Dalit), tels des cours d’auto-défense. Si elles n’étaient pas à l’école, ces filles ne feraient pas non plus l’expérience du gout exquis d’une crème glacée, du plaisir de la camaraderie ou de celui du jeu.
C’est dire que, pour ces filles, l’éducation va bien au-delà des statistiques : elle va au cœur de ce qui rend la vie exceptionnelle. Tout l’auditoire a été ému par les histoires et les photos de Madame Nolen.
Pour la majorité des invités, cet évènement a aussi été l’occasion de faire la connaissance de la Fondation 60 millions de filles. Nous avons eu de nombreuses questions, plusieurs suggestions positives, et un grand nombre de personnes attendent avec impatience le prochain évènement. L’après-midi fut donc un grand succès !
Par Manuela Clément-FrenciaL’exposition, 60 millions de filles : Éduquer pour créer un monde équitable, a pris l’affiche durant un mois au Musée des beaux-arts de Montréal. À travers cette exposition nous avons réaffirmé le droit fondamental des enfants à l’éducation et fait entendre la voix de jeunes filles parmi les plus vulnérables dans le monde.
Cet événement de sensibilisation a reçu une belle couverture médiatique et une excellente appréciation des visiteurs. La série d’entrevues que nous avons menées auprès de certains visiteurs nous a permis de recueillir des commentaires très élogieux sur la mission de la Fondation 60 millions de filles, et la qualité artistique et pédagogique de l’exposition. Les visiteurs ont particulièrement apprécié la beauté des œuvres photographiques et la pertinence des récits de vie des jeunes filles. L’appel à l’engagement a permis de recueillir plus de 200 actions et idées en faveur de l’éducation.
Nous adressons nos remerciements les plus chaleureux à tous ceux et celles qui ont rendu possible ce projet, et tout particulièrement, le Musée des beaux-arts de Montréal qui nous a généreusement offert cette prestigieuse tribune pour nous exprimer. Nous remercions également les partenaires de projet Enfants Entraide, Entraide Universitaire Mondiale du Canada/Windle Trust Kenya et Right To Play qui nous ont permis de rencontrer les jeunes filles, leurs familles et les membres des communautés dans le cadre de projets parrainés par la fondation avec votre soutien. Enfin, surtout et avant tout, nous remercions les jeunes filles qui ont accepté de partager leur histoire avec nous et avec les visiteurs.
Rappelons que le reportage photographique a été réalisé par Dominique et Maria Cabrelli, Arvind Eyunni, Jean-François Lemire et moi-même.
Forts de cette expérience unique, nous continuerons notre engagement pour l’éducation des filles pour faire résonner le vibrant plaidoyer de Malala Yousafzai, Prix Nobel de la Paix 2014, dans son discours prononcé à l’ONU le 12 juillet 2013 : « Je ne parle pas en mon nom mais au nom de tous ceux dont la voix ne peut être entendue. Au nom de tous ceux qui luttent pour leur droit de vivre dans la paix, leur droit d’être traité avec dignité, leur droit à l’égalité des chances et leur droit à l’éducation. »