Rétention des filles à l’école au Népal
Partenaire : Fondation HealthBridge du Canada
Contexte
La rétention et la participation des filles à l’école dans les zones rurales du Népal sont étroitement liés au manque de sensibilisation et à la stigmatisation des questions de santé sexuelle et reproductive (SSR) et aux pratiques néfastes telles que le mariage infantile et le chhaupadi (ségrégation pendant les menstruations), qui conduisent à l’absentéisme et à l’abandon de l’école.
Le chhaupadi est une ancienne tradition pratiquée dans certaines régions rurales du Népal. Elle consiste à bannir des personnes, souvent des jeunes filles, à les isoler dans des huttes ou des hangars en terre pour la durée de leurs règles, ou même plus longtemps. La croyance veut qu’elles portent malheur à leur famille ou qu’elles soient en mauvaise santé.
Les femmes et les jeunes filles qui ont leurs règles sont souvent laissées à elle-même, loin de chez elles, avec peu ou pas de fournitures, sans protection menstruelle ni installations de lavage. Cela peut entraîner toute une série de problèmes de santé, ainsi que des difficultés physiques et psychologiques. Elles peuvent également être exposées à un danger considérable.
Bien que le chhaupadi soit illégal au Népal depuis 2005, il est encore pratiqué dans de nombreuses communautés.
Pour soutenir l’éducation des filles, le projet vise à améliorer la participation et la rétention des filles à l’école en renforçant et en rendant plus accessible l’éducation sexuelle complète (ESC) et l’enseignement des aptitudes à la vie quotidienne dans les écoles secondaires des zones rurales et reculées du Népal. Il a été prouvé que l’éducation sexuelle complète aide les adolescentes à éviter les conséquences négatives sur la santé des grossesses non désirées et des IST, à promouvoir l’égalité des sexes et à améliorer la pensée critique, la communication et les compétences en matière de prise de décision.
Objectifs du projet
Le projet touchera directement jusqu’à 1 000 élèves (dont au moins 50 % seront des filles) à partir de la sixième année dans la municipalité de Khandachakra, dans le district de Kalikot au Népal, ainsi que 25 enseignantes et 60 membres du comité de gestion scolaire (CGS).
Les laboratoires d’apprentissage mobiles (LAM) dispenseront l’ESC dans cinq écoles. Bien que le programme d’ESC soit intégré au programme scolaire depuis plus d’une décennie, les enseignantes sont souvent mal préparées à aborder ces sujets ou ne se sentent pas à l’aise avec le contenu. Les LAM sont une nouvelle façon d’enseigner l’éducation scientifique et technique au Népal qui, à notre connaissance, n’a jamais été testée auparavant dans ce contexte.
Le projet soutiendra l’éducation des filles au Népal en (1) renforçant l’ESC pour sensibiliser à l’importance de la santé sexuelle et reproductive (SSR), apprendre à naviguer dans des relations saines et respectueuses, et réduire la stigmatisation autour de la menstruation ; et (2) équipant les filles avec les outils et les compétences de vie pour défendre leur santé et leur bien-être, améliorer leur capacité d’action, et faire des choix éclairés. Cette sensibilisation et ces compétences devraient permettre d’éviter les mariages précoces, réduire la stigmatisation des menstruations et améliorer la capacité des filles à se défendre elles-mêmes, ce qui favorisera l’éducation des filles en augmentant leur participation et leur assiduité à l’école.
Les LAM offrent une méthode alternative pour dispenser l’ESC et l’apprentissage des compétences de la vie courante, ce qui aidera à surmonter les tabous lors des discussions sur la santé sexuelle et reproductive. Une consultation avec les enseignantes sera menée pour s’assurer que le contenu des cours d’éducation sexuelle est pertinent et adapté au contexte. Le projet mobilisera un(e) spécialiste en technologies de l’information et de l’éducation sexuelle pour concevoir et télécharger le contenu de l’éducation sexuelle et de l’apprentissage de la vie sur le LAM. Des serveurs et des appareils seront distribués aux cinq écoles du projet et des enseignantes sélectionnées seront formées en tant que « facilitatrices » pour superviser la mise en œuvre des sessions de LAM sur l’éducation sexuelle et les compétences de vie. Le personnel local organisera une supervision de soutien régulière avec les enseignantes et des réunions périodiques avec les comités de gestion des écoles (CGE) afin de garantir le bon déroulement du projet, d’aborder tous les problèmes qui surviennent et d’apporter des corrections.
Le projet impliquera le département municipal de l’éducation qui est responsable des plans et des politiques d’éducation dans la municipalité. Il permettra de travailler également en étroite collaboration avec les comités de gestion scolaire, qui sont responsables du fonctionnement et de la gestion des écoles. Le projet favorisera l’organisation d’une réunion d’orientation avec les membres du comité afin d’obtenir leur soutien et leur adhésion à l’intervention, de plaider pour l’importance du programme d’ESC et d’assurer l’appropriation du projet par le comité de gestion scolaire. Les LAMs seront remis aux CGE à la fin du projet et ceux-ci veilleront à la poursuite de l’enseignement du programme d’ESC et à l’entretien des LAM. Ils veilleront également à ce que les biens donnés à l’école soient conservés en toute sécurité, comptabilisés et utilisés comme prévu.
Le projet mettra l’accent sur le renforcement des capacités des enseignantes et des écoles à utiliser et à maintenir les LAM. Une consultation avec les écoles, les municipalités et les CGS au début du projet permettra de s’assurer que le contenu des LAM est adapté au contexte et bénéfique pour les élèves. Le projet soutiendra également le plan de la municipalité visant à éliminer les mariages précoces. Les CGS seront impliqués dans le projet dès le début afin d’établir la responsabilité des LAM et de s’assurer que les LAM soient entretenus et accessibles au-delà de la durée du projet.
Pourquoi s’associer à la Fondation HealthBridge du Canada ?
Il s’agira du premier projet de 60 millions de filles avec la fondation canadienne HealthBridge. L’évaluation à mi-parcours du projet à long terme de HealthBridge au Népal a mis en évidence la nécessité d’adopter des approches novatrices en matière d’éducation sexuelle des jeunes; de plus, il a été estimé que le LAM serait particulièrement bien adapté. L’évaluation réalisée par 60 millions de filles sur l’impact des MLL comprenait des commentaires d’adolescentes qui appréciaient particulièrement le fait qu’avec le LAM, les renseignements sur la santé sexuelle et la reproduction ainsi que d’autres sujets souvent tabous pouvaient être abordés privément.
Le programme de HealthBridge sur la santé et les droits sexuels, reproductifs, maternels et infantiles travaille avec des partenaires locaux dans des pays à revenu faible ou intermédiaire pour soutenir et renforcer les programmes et les politiques qui protègent les droits et la SSR et promeuvent l’égalité des sexes dans les communautés et parmi les personnes vivant dans des situations de vulnérabilité. Son travail se concentre également sur l’amélioration de la disponibilité, de l’acceptabilité et de la qualité des services essentiels de SSME parmi les groupes marginalisés, ruraux, éloignés et difficiles à atteindre. Son approche de l’amélioration de la SSME et des droits inclut l’engagement de la communauté et des hommes. 60 millions de filles connaît l’impact puissant que peut avoir le CSE pour assurer la participation à long terme des filles à l’école. Ce projet spécifique au Népal s’adressera à une population extrêmement vulnérable.