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2010 – Ouganda

Projet de réhabilitation de l’école de Patongo en Ouganda

Partenaire : AMREF Canada

AMREF (African Medical and Research Foundation) a débuté le projet de réhabilitation de l’école de Patongo en septembre 2012. La ville de Patongo est située dans le district d’Agago, au nord de l’Ouganda. D’une durée de deux ans, ce projet fait la promotion d’un accès équitable à l’éducation pour les filles et les garçons d’une région dévastée par 21 ans de guerre. Par le développement d’infrastructures scolaires et par la création d’un environnement où garçons et filles peuvent prendre un nouveau départ pour assurer leur avenir, AMREF s’attaque aux barrières auxquelles sont confrontés les enfants du nord de l’Ouganda en ce qui concerne le droit à l’éducation.

Le projet vise à réhabiliter des salles de classes et des facilités sanitaires, ainsi qu’à construire d’autres structures nécessaires aux besoins des élèves de l’École primaire de Patongo. On s’attend à ce que le projet permette : d’accroître l’inscription des filles et des garçons au primaire d’abord et ensuite au secondaire ; fournisse une base pour améliorer l’éducation et l’autonomisation des enfants, en particulier des filles; aide à transformer une communauté profondément affectée par la guerre.

Historique

Pompe à eau

Durant les dernières décennies, le district d’Agago au nord de l’Ouganda (anciennement le district de Pader) a connu la guerre civile résultant de la lutte d’un groupe rebelle appelé Lord’s Resistance Army contre le gouvernement ougandais. Comme dans la plupart des conflits, ce sont les populations civiles qui ont souffert des plus graves conséquences de ces affrontements. La guerre a détruit le tissu socioéconomique de la région, laissé des milliers de morts mais aussi de nombreuses femmes victimes de viols, de violences ou de rapts. Elle a aussi forcé 90 % de la population de la région à trouver refuge dans des « Camps de personnes déplacées à l’intérieur du pays ». En fait, la ville de Patongo était, à l’origine, l’un de ces camps et n’a reçu le statut de municipalité qu’en juillet 2010.

Depuis 2006, le nord de l’Ouganda vit dans une relative stabilité. De grandes améliorations dans les conditions de sécurité ont été notées, de même que le retour de plus des deux tiers des personnes déplacées à l’intérieur du pays vers leur village d’origine. Faisant montre d’un très fort désir de rebâtir leur vie, ces communautés ont défini leurs priorités pour aller de l’avant : elles veulent avant tout la paix et, pour leurs enfants, de bons soins de santé et une éducation de qualité.

Toutefois, à cause d’une surpopulation, d’un manque de personnel et de structures ou de services de base – tels que laboratoires, locaux, facilités sanitaires et résidences – les écoles sont débordées. Les filles en particulier souffrent de cette situation. Ainsi par exemple, en 2009, seulement 24 % d’entre elles étaient inscrites au secondaire – vs 78 % des garçons. Ajoutons à cela que plus de 75 % des filles dans la région ne savent ni lire ni écrire – un chiffre qui dépasse de 40 % le taux national d’analphabétisme.

Ces statistiques alarmantes reflètent les barrières sociales et culturelles qui empêchent les enfants de fréquenter l’école. Les filles sont encore plus défavorisées à cet égard parce que s’ajoutent des obstacles comme : les valeurs sociales (comme par exemple le fait que les enseignants aient recours à elles pour aller chercher de l’eau pendant le temps des classes); un manque d’aide psychosociales pour celles qui ont été affectées par la guerre; les rôles traditionnels féminins les obligeant à se faire aidantes pour leur famille, en cas de maladie par exemple; la coutume des mariages précoces; des taux élevés de grossesses précoces et le travail des enfants dû à la pauvreté. Un autre empêchement à la fréquentation de l’école pour les filles est le manque de facilités sanitaires qui leur sont réservées dans l’environnement scolaire : sans des toilettes sécuritaires et privées, les filles doivent lutter pour s’inscrire à l’école et y demeurer.

Le « Projet de réhabilitation de l’école de Patongo » propose une vision à long terme. En effet, AMREF croit fermement que, lorsqu’autonomisés par l’éducation, les enfants peuvent devenir des agents de changement par le bien-être et une paix durable qu’ils apportent à leur communauté. La mise en place d’un projet éducatif dans le nord de l’Ouganda offre donc aux communautés de la région des bases solides pour reconstruire leur vie et réaliser leurs priorités que sont la paix, une santé et une éducation améliorées pour leurs enfants.

Objectifs du projet

Dortoir pour les filles

La subvention de 100 000 $ de la Fondation 60 millions de filles va permettre les activités suivantes :

    1. Améliorer les salles de classe
      L’École primaire de Patongo ne possède pas les infrastructures nécessaires pour accueillir une population d’élèves qui augmente rapidement. L’école comprend actuellement six structures de trois salles de classe chacune, ce qui signifie un entassement avec un ratio d’un enseignant pour plus de 100 élèves. Sans compter que, comme le montre la photo ci-contre, l’état des classes laisse grandement à désirer.
    2. Améliorer les facilités sanitaires
      L’école possède cinq facilités sanitaires, chacune avec cinq latrines à fosse. Garçons et filles ont des toilettes séparées, mais les latrines sont vétustes et en mauvaise condition. S’ajoute à cela le fait qu’il n’y a pas d’eau courante dans l’école. Avec de telles conditions d’hygiène, le risque d’infections liées à l’eau augmente chez les enfants – particulièrement au primaire – ce qui affecte leur fréquentation de l’école et leurs performances en classe. De plus, sans facilités sanitaires appropriées, les filles ont tendance à s’absenter au moment de leurs menstruations.
    3. Agrandir la résidence pour filles et construire des locaux pour les enseignants

      Station de lavage pour les filles

      Il y a actuellement 150 filles résidant comme internes à l’École primaire de Patongo, mais elles doivent coucher dans des structures de pisé et de briques qui servent également de salles de classe pendant la journée. Leur sécurité préoccupe aussi leurs parents et l’Association parents-enseignants. C’est pourquoi une partie de la subvention de la Fondation 60 millions de filles sera affectée à la construction d’une nouvelle résidence capable de recevoir 250 filles. Cette activité constitue une composante majeure du « Projet de réhabilitation de l’école de Patongo » pour plusieurs raisons : d’abord, parce qu’il élimine les grandes distances à parcourir entre l’école et la maison ; ensuite, parce qu’il fournit un environnement sécuritaire ; et enfin, parce qu’il permet aux filles de poursuivre leurs études sans autres obligations domestiques. Tous ces éléments augmentent considérablement pour les filles leurs chances de rester à l’école et de réussite scolaire.

    4. Investir dans la technologie : panneaux solaires et ordinateurs
      Le reste de la subvention de la Fondation 60 millions de filles sera utilisé pour acheter des panneaux solaires qui fourniront à l’école l’électricité qui lui est tellement nécessaire. En plus d’alimenter les appareils pendant le jour, l’accès à l’électricité permettra aux étudiantes de la résidence et aux enseignants de travailler et d’étudier lorsque la nuit tombe, améliorant de ce fait leurs performances scolaires et professionnelles. L’argent sera aussi utilisé pour acheter 5 ordinateurs. Ceux-ci seront installés dans la bibliothèque de l’école et accessibles à tous les élèves, fournissant ainsi un moyen moderne d’apprentissage et davantage d’accès à du matériel éducatif. Finalement, ce projet va faciliter l’achat d’une machine permettant d’imprimer les examens ou tout autre matériel pédagogique.
Qui va bénéficier du projet?

L’École primaire de Patongo accueille 1 358 élèves – 691 filles et 667 garçons. Parmi les filles, 150 d’entre elles sont internes à la résidence dans l’école. Grâce à la construction de la nouvelle résidence, un total de 250 filles pourront y habiter. Au surplus, la communauté entière d’Agago (population de 228 360 habitants) sera indirectement bénéficiaire de ce projet, puisqu’elle aura une génération d’enfants éduqués, autonomisés, qui pourront devenir plus tard des agents de changement.

Pourquoi un partenariat avec AMREF?

AMREF est une organisation africaine leader dans le domaine de la santé publique. Depuis plus de 50 ans, AMREF intervient auprès des populations les plus pauvres et les plus marginalisées, principalement les femmes et les enfants, pour améliorer la santé. Elle met en œuvre des programmes pour enrayer les grands fléaux du continent africain : lutte contre les maladies (VIH/sida, paludisme, tuberculose, etc.); accès à l’eau et hygiène; service d’équipes volantes médecins-ambulances; formation de professionnels de la santé; programmes de santé communautaire et d’information; lobbying auprès des pouvoirs publics.

AMREF est convaincue que la viabilité et la durabilité des projets qu’elle met en œuvre repose sur la capacité des communautés à les prendre en charge. En effet, AMREF tient compte des besoins, des cultures et des conditions de vie des communautés avec qui elle travaille pour développer ses projets, depuis les habitants de bidonvilles des grands centres urbains jusqu’aux nomades des régions désertiques.

En reconnaissance de son exceptionnelle contribution à l’amélioration de la santé en Afrique, AMREF a été la première organisation africaine lauréate du prix de la Fondation Bill et Melinda Gates.

60 millions de filles a choisi de s’associer à AMREF pour soutenir les activités qui seront mises en place dans l’école de Patongo en raison de la pertinence du projet, de la prise en compte des besoins des filles et des enseignants, de l’implication et de la mobilisation de la communauté et de la notoriété dont bénéficie l’organisation sur le terrain. 60 millions de filles croit qu’une approche intégrée éducation-santé constitue un puissant levier de développement pour une communauté et un pays.