Communauté Oloosiyoi, région du Massaï Mara, Kenya
Partenaire : Enfants Entraide
Historique
Dans leur propre pays, au cours de leur histoire, les populations Massaï et Kipsigi ont souvent été marginalisées et elles ont souffert de discrimination. Elles doivent lutter pour faire respecter leurs droits fondamentaux. L’accès à l’éducation et aux services de santé est très restreint, et les quelques écoles de la région sont délabrées et très éloignées les unes des autres, ce qui constitue un problème de sécurité pour les filles.
L’avenir des Massaï et des Kipsigi est incertain, leur existence même étant menacée. Un accès inadéquat aux services de santé et un taux croissant de problèmes de santé dus à la pauvreté, dont la mortalité infantile, les maladies infectieuses et le VIH/sida, ont provoqué une diminution dramatique de la population.
La Fondation 60 millions de filles s’est associée à Enfants Entraide pour s’attaquer aux nombreux problèmes alarmants qui freinent le développement de la communauté Oloosiyoi située dans le District du Narok Sud, au cœur de la région du Massaï Mara, au Kenya. Soucieux de répondre au mieux à ses besoins et d’assurer la durabilité à long terme du projet, Enfants Entraide a travaillé avec la population locale au moment d’établir les plans du projet.
La première évaluation faite par Enfants Entraide a permis de constater l’extrême pauvreté (sinon l’absence quasi totale) de l’éducation de base, des services de santé et des moyens de subsistance de la communauté Oloosiyoi. Actuellement, 80 % des enfants d’âge scolaire ne fréquentent pas l’école et, dans les écoles, le rapport enfants/enseignant est de 55/1. La communauté n’a pas un accès immédiat aux services de santé ; la plupart des ménages ne sont pas approvisionnés en eau potable et n’ont pas d’installations sanitaires adéquates. Les femmes ont une espérance de vie moyenne de 48 ans, les hommes, de 50 ans, alors que la population du pays dans son ensemble a une espérance de vie de 51,3 ans. De plus, 90 % de la population vit avec moins de 2 $ par jour.
Particulièrement dans les zones rurales, il y a de nombreux obstacles à surmonter pour que les filles aient accès à une éducation primaire de qualité. La région du Massaï Mara, au nord-ouest du Kenya, ne fait pas exception. Tous les enfants, et plus spécifiquement les filles, se heurtent à des barrières qui les empêchent de recevoir une éducation de qualité afin de réaliser leur plein potentiel.
Les femmes des communautés de cette région ont de nombreuses responsabilités ; par exemple, elles gèrent le ménage et le budget et elles s’occupent de leur famille élargie. Souvent les jeunes filles doivent rester à la maison pour aider leur mère dans l’accomplissement de toutes les tâches, ce qui les empêche de recevoir une éducation qui les aidera, elles et leur famille, à être en meilleure santé et à améliorer leur bien-être.
Objectifs du projet
Le projet financé par 60 millions de filles permet de s’attaquer à quelques uns de ces problèmes, par la construction de l’école mais aussi par la prestation de services répondant à des besoins de base de la communauté. La fondation va, directement et de façon mesurable, accroître et améliorer les conditions favorables à l’éducation des filles et, de ce fait, contribuer à établir une base solide pour le développement à long terme des communautés en soutenant l’autonomisation des femmes.
Le projet consiste en la construction de 8 bâtiments scolaires d’une classe chacun, tout équipés, où l’on dispensera aux enfants l’éducation primaire jusqu’à la huitième année. Il sera aussi possible d’éliminer quelques-unes des principales contraintes que subissent les filles lorsqu’elles veulent aller à l’école.
En effet, la plupart du temps, les filles sont responsables de l’approvisionnement en eau de la famille et elles doivent prendre soin de leurs frères et sœurs plus jeunes. Grâce à la pompe installée près de l’école, les filles pourront transporter l’eau à la maison en rentrant chez elles. Les communautés auront donc un meilleur accès à l’eau potable. Une garderie permettra aux filles de se libérer en confiant les plus jeunes à des personnes compétentes. Des latrines favoriseront une meilleure hygiène et les filles seront plus à l’aise. Et deux jeunes filles recevront également une bourse d’études afin de pouvoir poursuivre des études secondaires.
Les écoles soutenues par Enfants Entraide favorisent l’embauche de femmes pour l’enseignement et la direction des écoles, fournissant ainsi des modèles féminins pour les filles. L’organisme travaille localement avec les femmes des communautés pour qu’elles acquièrent leur autonomie en offrant des activités pouvant générer de revenus alternatifs. Avec des revenus additionnels ces femmes peuvent mieux soutenir l’éducation de leurs filles.
Au cours des six dernières années, les projets d’Enfants Entraide en éducation et en développement communautaire ont contribué à apporter des changements significatifs dans les communautés. Enfants Entraide travaille spécifiquement à améliorer l’accessibilité des enfants à l’éducation primaire en augmentant la capacité d’accueil par la construction d’écoles et par la transformation d’écoles existantes. Cet organisme a mis en œuvre des projets d’approvisionnement en eau potable et des projets d’activités pouvant générer des revenus alternatifs. Il a également mis sur pied un service de santé mobile qui vise l’amélioration du bien-être des communautés.
Ces actions, combinées à celles du gouvernement et des communautés locales, ont mené à de nombreux changements positifs :
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- dans l’ensemble, les résultats scolaires se sont améliorés, et les filles sont parmi les premières de classe;
- les taux d’excision ont baissé;
- le mariage précoce des filles – une pratique répandue – est une question dont on discute et les attitudes changent;
- les femmes enseignantes et les directrices d’écoles sont perçues comme des modèles féminins forts;
- les associations de femmes sont de plus en plus fortes grâce à la formation et aux possibilités d’activités générant des revenus alternatifs. Conséquemment, les femmes ont un pouvoir d’action accru dans leurs communautés et les modèles féminins sont stimulants pour les filles.
La première phase du projet, amorcée depuis mars 2008, comprend la construction de cinq bâtiments d’une classe, d’un système d’approvisionnement en eau et de latrines. Une clinique mobile offre des services de santé.
La deuxième phase en mars 2009 comprendra la construction de trois bâtiments d’une classe et d’une garderie, la formation d’enseignants, et un programme de sensibilisation en matière de santé et des projets de création de revenus pour les femmes. De plus, des bourses d’études sont disponibles pour deux jeunes filles.
À la troisième et dernière phase, en mars 2010, on ajoutera un programme d’information de proximité s’adressant aux hommes et aux groupes de jeunes, tout en poursuivant le programme de sensibilisation en matière de santé et les projets de création de revenus.
Tout au long de l’exécution du projet, l’équipe d’Enfants Entraide sur le terrain a recueilli des données, sur une base annuelle, pour évaluer la progression du projet et les effets de celui-ci sur les membres de la communauté. Les indicateurs choisis ont porté sur les taux d’inscription à l’école, de fréquentation scolaire et de maintien à l’école; les filles et les garçons ont fait l’objet d’analyses distinctes. Les indicateurs ont mesuré également l’assiduité des enseignants et le nombre de ménages disposant d’installation sanitaires. Finalement, l’équipe d’Enfants Entraide a évalué l’évolution des ressources des familles (les dimensions du terrain, le nombre de chèvres ou de vaches, la variété de légumes cultivés et le revenu familial).